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Photo du rédacteurKarin

La villa du Prince

Cette prestigieuse résidence a été construite au début du XIXe siècle par une noble famille milanaise. Elle a été rachetée en 1821 par un riche épicurien qui lui donna son nom et fit venir de Paris des ébénistes de renom pour la meubler. Sur cette propriété de plusieurs hectares, on trouve, en plus des jardins, des serres, une tourelle et un petit temple. À partir des années 80, les propriétaires ont commencé à vendre les meubles et les objets de collection aux enchères, avant de se débarrasser de la demeure elle-même.

Transformée alors en grand hôtel 4 étoiles, la structure a fonctionné une vingtaine d’années et accueilli diverses personnalités, dont Vasco Rossi qui y organisa un après-concert exclusif. Abandonnée après la faillite de l’établissement, apparemment au début des années 2000, la villa a vite été la proie des vandales. En 2018, un prince malaisien a acquis le domaine aux enchères sur une mise de base de 600’000 euros et les lieux ont été nettoyés. Le nouveau propriétaire prévoit un resort de luxe avec spa. Depuis, une cabane de chantier spartiate a été montée sur le site et un mur menaçant de s’écrouler sur la route a été sécurisé. C’est tout. Aucune actualité sur l’endroit n’a été trouvée depuis 2020.




Nous ne sommes pas sûrs de pouvoir pénétrer dans les bâtiments. Nous commençons notre visite par le parc envahi de palmiers et quelques constructions vides et fermées. Il s’agit certainement d’anciennes serres, transformées en terrasses ou jardin d’hiver lors de la période hôtelière. L’une des annexes est ouverte sur ce qui reste d’un salon et d’un appartement dévasté. L'extérieur est très beau mais l'intérieur pas terrible, d'autant que des épaves de meubles et d'objets retournés jonchent le sol et que nous marchons sur des livres éventrés et recouverts de gravats. Nous ressortons en vitesse. Enfin, surtout moi. Et puis il y a plein d’araignées.



Le Grand avise une porte ouverte qui va nous permettre d’entrer dans la villa principale depuis l’étage où une partie de la charpente s'effondre. Un long couloir, des chambres petites, une moquette verte. Quatre étoiles, vraiment?


Mais alors que nous descendons, une fois passé les cuisines qui sont encore bien glauques, notre visite va s’avérer de plus en plus surprenante et magique.


De pièce en pièce, nous restons bouche bée devant les sols en mosaïque et les plafonds peints. Malheureusement, mais on le comprend, comme ce n’est pas la journée du patrimoine il y fait sombre. La plupart des volets sont fermés et les photos sont prises avec les moyens à notre disposition. Beaucoup de nos découvertes se font à la lampe de poche. Et là je me tais.


Nous arrivons dans un escalier monumental dont une partie des balustres jonche le sol. À mi-étage, se trouve une porte dérobée dont nous ne saurons jamais ce qu'elle cache. Les fresques au plafond sont magnifiques. Un moment de poésie alors que le rideau qui orne encore la fenêtre ondule doucement et que l'on entend seulement le bruit sourd des véhicules plus bas sur la route. Nous sommes à l'étage des suites. Il fait toujours très sombre.


Le lieu est un vrai labyrinthe, d’ailleurs quelqu’un s’est essayé à griffonner un plan sur le mur. Et pour le K, j’ai rien à voir avec tout ça. Fort heureusement, le tagueur n’a pas osé ou n'a pas pu écrire « Suce ma bite » sur les merveilleuses fresques des plafonds. Nous tournons un peu en rond avant de reprendre l’escalier et sortir par où nous sommes entrés. L’idée maintenant est d’aller découvrir de plus près l’extérieur de la villa.


Et là, le Grand, qui était parti devant, a déclenché une alarme à réveiller le premier proprio et deux énergumènes d’âge moyen et relativement claudiquants sont partis en détalant et ont regagné leur voiture comme si de rien n’était.

Je pense que les mots les plus utilisés lors de cette visite, y compris au moment du déclenchement de l’alarme, ont été:

« Oh, p…! »

Les sources utilisées pour les photos d’archives et l’historique restent volontairement vagues.


La loi 614 CP (Italie) n'a pas été enfreinte pour la réalisation de ces images, car "le lieu n'est pas habité ou utilisé à des fins commerciales." Nous n'avons franchi aucune porte n'étant pas déjà ouverte et n'avons rien touché et rien pris, à part ces quelques photographies et vidéos.


Sources et photographies d'archives:

- Varese News et quelques sites hôteliers peu à jour




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