Aujourd’hui, nous partons dans la province de Varese à la recherche de ceci.
Nous nous garons dans le village de Mesenzana avec sa tour médiévale et son curieux clocher d'église. Tout de suite, ça côte un peu et si j’avais lu que le lieu n’était pas facile à trouver, me voilà rassurée: il y a des panneaux récents et même des pancartes qui avertissent les cyclistes en descente qu’ils vont se retrouver face à une barrière, gare à leur appareil reproducteur.
Le premier tronçon est fait d’un chemin de galets ronds plutôt glissants qui surmonte la rivière Gesone. Un replat, une première ruine qui apparaît derrière de jeunes fougères nous font croire que l'on touche au but mais non, cela serait trop facile. Au croisement, alors que la voie romaine s’arrête net, les choses se gâtent. Trois directions possibles et un seul panneau vieillissant, qui n’indique plus le site de Cavojasca. C’est pourtant en ligne droite qu’il faut continuer à monter.
Alors que la pente se calme un peu, nous trouverons quelques maisons isolées du lieu que nous cherchons.
Puis, plus haut, dans une clairière, se dressent les vestiges du hameau principal de Cavojasca, qui signifie « village caché » et dont les origines celtiques remontent à 1300 av. J.C.
Les colonies celto-ligures se caractérisent par leur petite taille et leur agriculture en terrasses, ainsi que leurs activités de récoltes, élevage et chasse. Les terrasses sont encore reconnaissables et ont été utilisées jusqu’à l’abandon du village, au milieu du siècle dernier. Un peu plus loin, sur le parcours du « Trekking degli Insubri » se trouve un rocher sur lequel on peut voir des croix celtiques incisées, ainsi qu’un bois sacré. Un parcours qui semble intéressant et que je garde pour le futur, même si une fois de plus il faut avoir la foi et se préparer à douter face à un trajet qui semble moyennement pisté.
Le village est construit en surplombant la rivière pour faciliter sa défense et ses maisons étaient bâties en rangées horizontales avec la montagne derrière elles. Les édifices étaient surélevés afin de les protéger des invasions de souris ou autres petits mammifères et la grange, quant à elle, était encore plus haute pour les éventuelles incursions de cerfs ou de sangliers. Une construction cylindrique en pierre servait de cave pour la conservation des aliments. La pièce principale possédait un foyer central. Cavojasca a continué à être indépendant pendant la période romaine et au Moyen-Age et seuls les matériaux de construction ont changé et perfectionné le système de terrassements. Le village devait jouer un rôle important dans l’économie agricole de la région. Au début du XXe siècle, avec l’avènement de l’industrie, le bourg a été progressivement dépeuplé jusqu’à son abandon définitif. Ici les discours divergent.
Le panneau d’informations sur place mentionne seulement une fin qui coïncide avec celle de la Deuxième Guerre mondiale, alors que le Curiosone di Varese, dont je commence à douter de certains discours d’autant plus que les sources ne sont jamais citées, raconte l’histoire d’une dernière habitante qui, en 1943, sans se douter de ce qui se tramait dans le village, aurait allumé un feu et se serait fait trucider par l'artillerie allemande.
Quoi qu’il en soit, les seuls habitants du lieu sont maintenant les écureuils, que nous avons vus, et plein d’autres bestioles qui se sont tenues cachées. Nous redescendons alors sur Mesenzana à pas menus en faisant attention à la barrière.
Non loin d'ici en voiture se trouve le village de Ferrara di Varese et ses cascades qui nous ont déjà donné du fil à retordre lors d'une autre balade. Cette fois-ci, nous nous garons à côté du Bar della Cascata en nous disant que de là, on les trouvera. Ou au moins une.
Effectivement, en descendant un peu dans le village, sous l'église, on verra la cascade de Ferrara.
En continuant à suivre la rivière puis en descendant schuss en bas, on rejoint la cascade Fermona que nous avions trouvée l'automne dernier.
Saturés de vert, nous quittons ces lieux enchanteurs pour revenir au village de la Ferrara, qui a certainement vécu une période plus faste, au vu d'un vieux panneau d'affichage. Le laghetto est un bassin hydroélectrique, on a vu ce qui restait de la filanderie la dernière fois et le monument aux morts est toujours là, mais on l'a laissé où il était.
Et c'est sur cette rue Alessandro Volta, qu'on pourrait comme moi qui n'ai pas vu le point traduire par "rue Parfois", que je vous laisse méditer.
Si toutefois ces deux lieux vous intéressent, voici quelques données supplémentaires.
Pour le village de Cavojasca, se garer à Mesenzana, au début de la petite Via Pianazzo e Piatta.
Parcours linéaire. Temps total: 50 minutes. Dénivelé: 130m. Kilomètres: environ 2,5 (source et carte Komoot)
Pour les cascades de la Ferrara di Varese, se garer à la Via Cesare Battisti 11 et redescendre un peu dans le village.
Sources:
panneau didactique à Cavojasca
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