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Photo du rédacteurKarin

Abbaye de San Galgano

Venant de Montecatini Terme, nous allons changer radicalement de décors, en premier lieu avec plus d’une heure et demie de route au milieu de paysages typiquement toscans.

En plein coeur de la campagne et à contre-jour, on aperçoit alors l’imposante carcasse de l’abbaye de San Galgano au bout de son allée de cyprès. Non, ce n’est pas un urbex, c’est une visite historique admise et payante. Nuance.


Les travaux de construction ont commencé dès 1218 en l’honneur du Saint du même nom, Galgano, un jeune noble qui, ayant renoncé à sa vie dissolue, avait pris l’habit cistercien et était venu finir sa vie en ermite dans la région. L’abbaye fut consacrée en 1288 et devint rapidement un centre religieux très important. Mais dès le XIVe siècle, la situation commença à se gâter. La famine et la peste touchèrent durement les moines de la région. Ajoutez à cela divers tiraillements et les moines restants déménagèrent à Sienne en 1474, abandonnant l’édifice. Dès lors, les gens de la région se servirent des matériaux pour leurs propres maisons et un champion vendit le plomb du toit au plus offrant, fragilisant l’édifice. En 1786, le clocher de 36 mètres de haut, frappé par la foudre, s’abattait sur ce qui restait du toit et mettait un point final à l’aventure. L’abbaye fut déconsacrée dans la foulée et définitivement abandonnée. Le lieu fut aussi utilisé comme ferme et comme forge.


Dès 1926, l’intérêt pour ce qui restait de ce joyaux architectural cistercien-gothique a permis de l’inscrire au patrimoine et d’entreprendre des travaux, non pas dans un but de restauration complète mais afin de conserver ce qu’il en restait.

Le cloître, par exemple, était complètement détruit dès le XVIIIe siècle, mais on peut en voir un pan reconstruit grâce aux matériaux retrouvés.


On entre dans ce musée en plein-air par le scriptorium, la salle où les moines écrivaient leurs manuscrits, et la salle capitulaire où se tenaient les grandes discussions, parties bien conservées pour avoir été utilisées par les fermiers.

Nous effectuons cette visite le nez en l'air et la bouche aussi béante que les ouvertures de l'édifice. L'endroit est éclairé la nuit, il peut être loué pour des mariages. Il a également servi de décors à quelques films, dont le Patient Anglais.

Non loin sur une colline, on aperçoit la rotonde de l’Ermitage Montesepi. Plus ancien que l’abbaye, cet édifice conserve l’épée du chevalier Galgano. Tadam! Lorsqu’il décida de prendre l’habit cistercien, notre ami enfonça son arme dans la roche pour la transformer en croix et l’Archange Michael l’a figée dans le caillou. En réalité, l’épée pouvait facilement être extraite jusqu’en 1924 mais pour éviter les vols, le curé l’a scellée avec du plomb. Et depuis qu’un vandale l’a cassée dans les années 60, elle est maintenant recouverte d’une coupole en plexi. Forcément! Même si les chercheurs sont en désaccord, certains disant que cette histoire d’épée dans la roche a été inventée de toute pièce en fonction de l’histoire du roi Arthur, d’autres pensent que c’est elle-même qui a inspiré la légende du Saint-Graal.


Nous étions sans doute trop pressés de poursuivre notre périple et j’ai péché par manque de préparation sur ce coup-là. Nous n’avons pas pris le temps de monter sur l’Eremo et je le regrette maintenant. Non pour l’épée (bien que…) mais aussi pour la vue sur l’abbaye que nous devons avoir depuis là.

Au loin, le village de Chiusdino nous fait aussi de l’oeil. Mais en selle, béotiens! Sienne en une demi-journée nous attend.


Sources:

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