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Photo du rédacteurKarin

Pèlerinage


Mon père et moi sommes partis quelques jours sur les traces de ma grand-mère (encore !?) Cela nous a permis d'expérimenter pour la première fois la location de logements chez l'habitant sur une plateforme qui donne des sueurs froides aux hôteliers du monde entier, voire de la terre entière. D'y découvrir quelques perles comme ce petit appartement dans un village piémontais où notre arrivée a fait sensation car le touriste de base ne semble pas couramment se perdre dans ce maquis. Lorsque nous avons demandé où était le lit pour la troisième personne, vu que mon père est moi n'avons pas l'habitude de nous partager un matelas de 140 cm, il y a eu comme un vent de panique. Nos hôtes nous ont alors déplié une sorte de fauteuil-lit aux ressorts rouillés, à l'intérieur duquel nous avons retrouvé les Playmobil vintage de leur fils de 40 ans.

Photos © KA's

A plusieurs reprises nous avons pu constater que pour parvenir à s'enfiler le repas italien de base - antipasto, primo, secondo, contorno - il faut avoir été nourri à l'huile d'olive vierge depuis le biberon. Pour le Suisse moyen, même s'il a des racines plantées dans ce pays, cela relève du défi impossible. Ce qui est fort dommage, la table piémontaise est riche et variée, on aimerait pouvoir goûter à tout et on n'a que trois jours devant nous. De plus, à Turin notamment, on a l'embarras du choix dans des quartiers remplis de petits restaurants fort sympathiques qui proposent des plats à des prix défiant toute concurrence. C'était ma contribution culinaire à ce blog, je trouve que ça manquait un peu. Et j'ai même des photos pour illustrer la chose. On peut se rendre compte, au vu du cadrage absolument raté, que cela reste un sujet m'intéressant relativement peu. La rubrique "cuisine du terroir" n'est donc pas encore pour demain.

Après avoir visité le village d'origine de ma grand-mère, Sala Biellese, qui a obtenu depuis le statut de haut lieu de la résistance italienne durant la Deuxième Guerre Mondiale, après avoir sillonné cette magnifique région de la Serra d'Ivrea, la plus grande muraille moranique d'Europe, dont la végétation a aidé l'action des partisans, après avoir constaté la désertion de certains de ces villages reculés mais pourtant magnifiques, et après un crochet par la ville de Biella, nous sommes partis pour le Sanctuaire d'Oropa.

Je voulais voir de mes propres yeux cette immense construction religieuse au pied d'une montagne, où ma grand-mère et sa famille se rendaient régulièrement. Elle y avait demandé en septembre 1939 que la guerre n'ait pas lieu, il y eut certainement de la friture sur la ligne ce jour-là et elle n'a pas été entendue. Si l'édifice reste impressionnant, si la messe de 10h attire plus de monde ici que dans nos propres églises, s'il est même possible de boire un café dans un troquet en se demandant si l'eau a été bénite avant, nous fuyons assez vite cet endroit où la Sainte Vierge se décline en porte-clés et en stylos billes.

Photos © Sainte KA's

Direction Turin et notre logement dans un palais du 17ème siècle où nous sommes aussitôt transportés à l'époque des femmes du 6ème étage. Mais de luxe. La mansarde est entièrement modernisée avec salle de bains en chambre et nous offre une vue à couper le souffle sur les toits de la ville. De quoi réaliser que le 3ème niveau dans un palais correspond bien à six ou sept paliers dans la vraie vie et qu'il vaut mieux prendre l'ascenseur, même s'il date d'un poil après le 17ème siècle et qu'il faut faire une gymnastique improbable pour parvenir à s'y tenir à deux, à refermer les grilles et à appuyer sur le bon bouton.

Photos © KA's

Turin, en grande partie grâce aux Jeux Olympiques de 2006, est habilement passée de ville industrielle grise en magnifique cité aux places spectaculaires, aux façades richement entretenues et aux nombreux quartiers piétons. On y retiendra le musée du cinéma et la vue imprenable depuis le Môle, la rue Garibaldi, plus longue avenue piétonne d’Italie, le curieux Palais Madame et de magnifiques bâtisses.

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