Amis enseignants,
Peut-être que comme moi, à l’aube des vacances, vous êtes désespérés en constatant, entre autres choses moins futiles qui ne regardent que vous, que parmi les vingt-deux tubes de colle en bâton jaunes commandés auprès de notre Centrale d'Achats, il reste à peine deux survivants et demi relativement valides et desséchés qui vous tiendront à peine un jour de rentrée. Force vous est de réaliser que si autrefois ça ne collait pas, demain, ça ne collera plus.
On ne vous a pas donné le choix d’utiliser ces exemplaires dont l’ergonomie malaisée est une insulte aux avancées technologiques réalisées depuis la fin des années 80. La consistance peu économique de la chose après décapsulage est une farce devant les principes écologiques que se targue de défendre la marque. Le résultat aurait plutôt tendance à se résumer en une phrase : jeter pour mieux racheter. Fournir cet objet sans autre alternative à ses collaborateurs (oui, c'est ainsi que l'on nous nomme. Surpris ?) est une attaque sournoise contre ceux qui s’occupent d'enfants mal latéralisés ou de pré-adolescents en panne d’efforts. Cela vise à saper par le bas le moral des troupes, déjà mis à rude épreuve, alors que l’on sait que les petits tracas font les grandes rivières, et que pierre qui roule peut mettre le feu aux poudres.
Je m’apprêtais à vous dire qu’en fonction des réactions produites par ces lignes, je me ferais un plaisir, ainsi qu'un devoir, de signaler le problème plus haut. Il est en effet préférable de patauger dans les petits ruisseaux avant d’essayer d’endiguer de grandes rivières. Or, vérifications faites, il s’avère qu’une autre gamme de colle en bâton soit maintenant proposée dans le catalogue, sous la lumineuse banderole annonçant la nouveauté. Certains révoltés de la Vaudoise ne m'ont donc pas attendue pour laisser entendre leurs voix indignées et l'on a dû juger en lieu sûr que la santé mentale des enseignants valait un peu plus de 70 centimes le tube.
Désormais, soyez confiants. Les choses sont en train de changer. Lentement, mais sûrement.
Sur ce, bonnes vacances et vive le scotch !